mercredi 26 avril 2017

Misère du storytelling

A l'ère de la post-vérité, quand les mots n'ont plus de sens, quand l'environnement extérieur ressemble de plus en plus à une dystopie cauchemardesque, le storytelling règne désormais en maître. 

L'important n'est ni la sincérité de l'intention et encore moins la vérité. Non, l'objectif est de construire une histoire captivante, permettant de vendre un produit ou une idéologie. Alors tous les moyens sont bons, toutes les ficelles des meilleures séries sont mobilisées, l'important est de convaincre. Tu te retrouves avec une bouillie de mots abâtardis, une syntaxe affligeante de pauvreté, des messages caricaturaux déversés à grand bouillon.

Mais tu le constates autour de toi, l'efficacité du storytelling est effrayante.

En faisant appel à nos émotions plus ou moins inavouables, à nos peurs et rancœurs secrètes en des termes très simples, ces récits parfaitement ciselés laissent une marque indélébiles dans ton esprit. Et annihilent ta raison en appauvrissant de manière consciente le langage.

"La Révolution sera complète quand le langage sera parfait. Vous est-il jamais arrivé de penser, Winston, qu’en l’année 2050 au plus tard, il n’y aura pas un seul être humain vivant capable de comprendre une conversation comme celle que nous tenons maintenant ?" 1984, George Orwell

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