dimanche 31 mai 2015

Misère du langage, misère de la pensée

Le langage c'est la pensée, voilà le type de phrase qui te parait tarte à la crème. Bien entendu, tu l'entends cette petite musique dans ta tête quand tu penses, ta pensée n'est que flux de paroles, phrases articulées. La belle affaire !

La pensée n'est pas pure abstraction, elle n'est que langage, modulations, nuances, la profondeur de ta pensée n'est que le reflet de ta maîtrise de la langue. On touche là au cœur du sujet : quand le langage se réduit à un vocabulaire de 300 mots, quand la parole n'est que borborygme informe sans début ni fin, il n'y a plus de pensée. La pensée s'étiole, se meurt, devient inepte.

Regarde l'évolution du langage de nos élites politiques, économiques ou artistiques. Ecoute les fautes grossières, les raisonnement alambiqués, les phrases toutes faites. Emprisonnés dans un langage trop fruste, leur pensée ne peut pas se déployer tout simplement.

Bureaucrates, lobbys divers se réjouissent de cette mise à mort du langage, remplacé dans les instances qui comptent par un sabir globish infâme, rendant toute pensée inepte. 

Ainsi désarmés, nous sommes à leur merci. C'est bien l'objectif d'ailleurs.